Histoire
Du village à la ville dynamique d'aujourd'hui
À la source du village : un château
L’origine de Meyzieu remonte au village de Bardieu [1] situé en pays de Velin, autour d’une source celte bienfaisante et prétexte d’implantations gallo-romaines et médiévales [2].
Au XIe siècle, l’un des premiers seigneurs féodaux élève un château sur une motte [3] près de Bardieu et demande aux sires de Chandieu d’en assurer la protection. Les habitants s’installent donc au pied de cet édifice, qui leur assure un refuge, et une église paroissiale est construite. C’est alors un nouveau village qui se forme et qui correspond aux fondations du Meyzieu d’aujourd’hui.
Au XIVe siècle, le château de Meyzieu entre en royaume de France après l’acquisition du Dauphiné en 1349 et le traité de Paris en 1355. À partir de 1374, le village est inféodé successivement à de nouveaux seigneurs. Parmi eux, Pierre de Tardes, écuyer de Louis XII, accueille François 1er chez lui en 1536. Henri II séjourne également à Meyzieu en 1548. De nombreux propriétaires se succèdent ensuite au gré des héritages ou des ventes.
[1] Site de l’ancien Fort
[2] Implantations découvertes entre autres grâce à des fouilles archéologiques conduites en 1979 sur le site de la Dent, près du Grand Large
[3] Édifice de terre surplombé d’une construction fortifiée attestant le pouvoir des seigneurs de la féodalité
Meyzieu au XVIIIe : un village agricole qui devient chef lieu de canton
Au XVIIIe siècle, Meyzieu est un village rural, où l’on cultive le « blé noir » (c’est-à-dire le sarrasin), l’avoine, le seigle, le chanvre pour les cordages, et où l’on plante des mûriers pour les vers à soie. Le dernier seigneur de Meyzieu, Louis de Leusse s’illustre par ailleurs avec la culture de la pomme de terre au quartier du Mathiolan, bien avant les initiatives de Parmentier (voir Cap Meyzieu n°3).
Mais après le 14 juillet 1789, la « Grande peur » se déclenche en Dauphiné. Le château de Pusignan flambe le 28 juillet et des pillards commencent à saccager celui de Meyzieu avant d’être mis en fuite.
En 1790, Vincent Quinon devient le premier maire de Meyzieu. Il installe sa mairie en location, à l’angle de la rue Louis Saulnier et de la rue de la République. C’est à la cure qu’il tient ensuite ses réunions municipales. Meyzieu devient ainsi une commune du département de l’Isère et chef-lieu de canton. Une mairie représentative de sa promotion administrative est alors construite sur l’actuelle place du Général de Gaulle (voir Cap Meyzieu n°11).
En 1793, le propriétaire du château de l’époque, le marquis de Leusse est guillotiné à Lyon malgré ses initiatives philanthropiques dans la commune. Le château est alors vendu en bien national. Quelques acquéreurs se succèdent, dont les frères Vachon, avant que Madame la marquise Le Clerc de la Verpillère n’hérite du domaine (voir Cap Meyzieu n°2).
La révolution industrielle
À la fin du XVIIIe siècle, la ville s’ouvre aux relations commerciales grâce à la construction du premier Pont Morand qui permet d’ouvrir la route aux relations avec la cité de la soie.
Le développement de la commune se poursuit au XIXe siècle, grâce au chemin de fer inauguré en 1881 (voir Cap Meyzieu n°13, 14, 15), à la construction du canal de Jonage en 1895, puis au tramway en 1910 (voir Cap Meyzieu n°8). En 1893, le Fort de Meyzieu est construit sur le site de la source de Bardieu. Toutefois, jusque dans les années 1920/1930, l’activité dominante de la commune reste agricole, avant que l’Est lyonnais ne s’industrialise avec la chimie notamment.
Le château, devenu maison de retraite, voit quant à lui sa dernière tour s’effondrer le 27 février 1950, un jour de grand vent. Du fait des nombreuses transformations effectuées au cours des siècles, il est aujourd’hui méconnaissable.
Le boom démographique et le rattachement au département du Rhône
Jusqu’en 1950, la population majolane oscille autour de 2 200 habitants avant de prendre son essor dans les années 60 et 70. De grands ensembles urbains comme Les Plantées sont alors construits sur la commune pour accueillir les rapatriés d’Afrique du Nord.
La délocalisation des industries lyonnaises en quête d’espace sert de moteur à une urbanisation accélérée et le paysage s’organise autour des grandes zones d’activités. Mais à la différence de villes comme Bron ou Vaulx-en-Velin, l’expansion démographique se traduit davantage à Meyzieu par le développement de l’habitat individuel que collectif.
L’agglomération lyonnaise, à cheval sur trois départements (l’Isère, le Rhône et la Loire), devient difficile à gérer. À plusieurs reprises, des cantons limitrophes du Rhône sont donc rattachés au département rhodanien.
C’est le cas de Meyzieu, le 29 décembre 1967. En 1969, la ville devient membre de la communauté urbaine de Lyon (Métropole de Lyon depuis le 1er janvier 2015).
Avec l’explosion de l’habitat pavillonnaire, Meyzieu attire alors de nouvelles couches sociales, à la recherche d’un mode de vie plus convivial et passe de 19 505 habitants en 1975 à 29 097 en 2006 puis à 32 225 habitants en 2016.
Meyzieu au XXIe siècle : une ville dynamique et attractive
La ville s’impose aujourd’hui comme un pôle important de l’agglomération lyonnaise. Du fait de son développement démographique et économique (avec une zone industrielle de 210 ha), de nombreux équipements publics ont vu le jour pour répondre à la demande des nouveaux habitants. En décembre 2006, l’arrivée du tramway T3 contribue à l’évolution de la ville en permettant de joindre directement la gare de La Part-Dieu en 26 minutes. Ce développement s’est poursuivi en 2010 avec la mise en service du tramway RhôneExpress reliant la ville à l’aéroport Saint-Exupéry. Enfin, côté loisirs, le Grand Large, vaste déversoir de 150 hectares du canal de Jonage, et sa Promenade d’Herbens sont devenus des éléments essentiels du paysage local qui motivent les activités sportives des Majolans et des limitrophes.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire majolane, vous pouvez :
- Contacter Henri Charlin du Groupe d’Études Historiques de la Contrée de Meyzieu (GEHCM), au 04 78 40 94 96,
- Vous rendre au service des archives municipales,